
Le bois est un matériau essentiel dans notre quotidien, utilisé pour construire, meubler et chauffer nos maisons. Mais au-delà de son utilité pratique, il soulève une question intrigante : le bois est-il vivant ? Pour répondre à cela, il est important de distinguer l'arbre, organisme vivant doté de capacités étonnantes, du bois, qui est le matériau que nous utilisons une fois l'arbre coupé. Cet article explore sommairement la nature du bois, son comportement en tant que matériau et son importance dans les forêts.
Un arbre est un être vivant

Il est fondamental de reconnaître qu'un arbre est un être vivant à part entière. Comme tout organisme, il respire, se nourrit, grandit, communique, se soigne, se reproduit et se repose. Malgré le fait qu'il ne dispose que de trois organes principaux – racines, tige et feuilles – pour accomplir ces fonctions vitales, l'arbre parvient à satisfaire ses besoins avec une efficacité remarquable. Cette simplicité structurelle, comparée à la complexité organique des animaux et des humains, témoigne d'une adaptation remarquable à son environnement et mérite notre respect ainsi que notre admiration.
Le bois n'est pas un être vivant
Le terme "bois" fait référence à un matériau ancestral utilisé par l'humanité depuis ses origines. Le bois qui forme nos meubles et les structures de nos maisons a été prélevé d'un arbre vivant, mais une fois transformé en planches ou en poutres, il ne constitue plus un organisme vivant. Dans l'arbre, le bois se compose de structures complexes avec des parties vivantes et des parties mortes. Une fois coupé, il devient un matériau inerte, bien qu'il conserve des caractéristiques qui peuvent évoquer la vie. En effet, le bois n'est pas capable de faire circuler de la sève, les nutriments ou l'eau. Nous ne voyons pas non plus de feuilles ou de bourgeons pousser sur les planches.
Pourquoi dit-on que le bois est vivant ?
L'expression "le bois est vivant" est un abus de langage pour décrire le comportement du bois qui continue de réagir à son environnement après avoir été coupé. Le bois contient initialement une grande quantité d'eau, qui s'évapore progressivement, laissant place à une certaine humidité résiduelle avoisinant les 30%. Pour être utilisé dans la fabrication de meubles, le bois doit atteindre un taux d'humidité spécifique comprise entre 8% et 12%. Cependant, même à ce stade, il continue de réagir aux variations d'humidité ambiante, se contractant ou se dilatant légèrement. Par exemple, nos habitations ont un taux d'humidité moyen plus faible en hiver (30 à 40%) qu'en été (50 à 60%) ce qui fait qu'un plateau de table sera légèrement plus large en hiver qu'en été. Ainsi, bien que le bois ne soit plus vivant, il reste dynamique et sensible à son environnement.
Comment le bois peut évoluer au fil des années ?

Le bois, en tant que matériau, subit des altérations dues aux conditions climatiques. Ces changements se manifestent de diverses manières, telles que le gauchissement ou la torsion des planches, l'apparition de fentes, des variations de sa teinte, une rugosité en surface, la perte de sève dans les bois résineux, et parfois l'émergence de champignons (surtout en extérieur). Ces évolutions sont naturelles et témoignent de l'interaction continue entre le bois, son environnement et ses utilisateurs.
L'intérêt du bois mort en forêt
Le bois mort joue un rôle écologique crucial en forêt. Il est nécessaire de maintenir une quantité suffisante de bois mort pour préserver la biodiversité, car de nombreuses espèces dépendent de cet habitat. Il est recommandé de laisser au moins 20 m3 par hectare de bois mort pour préserver les espèces qui en dépendent. Les forêts naturelles, riches en bois mort, abritent une diversité biologique bien plus grande que les forêts gérées principalement pour la production. Le bois mort contribue également à la fertilité des sols forestiers en recyclant les nutriments accumulés par les arbres au cours de leur croissance. C'est pourquoi il est courant de laisser des résidus de bois après l'exploitation forestière.
En somme, le bois, bien qu'il ne soit pas un être vivant au sens biologique du terme, continue de réagir à son environnement, changeant et évoluant au fil du temps, rappelant ainsi les processus de la vie. Le bois mort, quant à lui, enrichit les forêts de sa présence, soutenant la biodiversité et le cycle des nutriments. Cette dualité entre inertie matérielle et dynamisme environnemental fait du bois un sujet fascinant, qui invite à la réflexion sur notre relation avec la nature et sur les cycles naturels qui régissent notre monde. En définitive, le bois nous enseigne que même dans l'immobilité, il y a du mouvement, et que dans la mort, il y a de la vie.
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