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Réussir la mise sur le marché de ses créations artisanales

Vous avez conçu un objet, peaufiné ses formes, testé différentes matières… et vous sentez qu’il est prêt. Mais comment passer de cette belle idée à une mise en vente concrète, cohérente et durable ? Mettre sur le marché un produit artisanal ne s’improvise pas : cela implique une série d’étapes clés qui vont bien au-delà de la fabrication. Dans cet article, on vous propose d'enlever votre casquette d'artisan.e et mettez celle d'entrepreneur.euse car on va donner toutes les chances à votre production de sortir de l'atelier pour se retrouver dans leur futur maison !


🛠️ Structurer son produit pour la production


Une belle idée ne suffit pas : il faut un produit reproductible, stable, cohérent.

Une fois le prototype validé, il est temps de structurer votre création pour pouvoir la produire de manière régulière et fiable. Ce passage est crucial pour transformer une pièce unique en un produit vendable.


Définir les caractéristiques finales

Avant toute chose, clarifiez les spécifications de votre produit. Quelles sont ses dimensions exactes ? Quel matériau utilisez-vous ? Bois, grès, porcelaine, métal ? Quels types de finitions souhaitez-vous proposer : brut, poncé, huilé, émaillé ?


💡 Astuce : notez toutes ces informations dans une fiche produit interne que vous pourrez réutiliser pour la communication ou la vente.


Choisir les bons outils et méthodes de fabrication

Selon la complexité du produit, certains ajustements techniques seront nécessaires. Passerez-vous par une découpe manuelle ou au gabarit ? Utiliserez-vous un moule en bois ou un outil d’estampage ? Les bons outils permettent de gagner en régularité tout en conservant une qualité artisanale.


🛒 Retrouvez par exemple nos moules à tasse


🧪 Tester, améliorer et valider sa production artisanale


Avant de vendre, il faut s’assurer que le produit répond à ses promesses.

Une étape souvent sous-estimée mais pourtant essentielle : celle de la validation. Même si un produit vous semble “fini”, il doit être éprouvé dans des conditions proches de son usage réel pour éviter les retours ou l’insatisfaction.


Mettre son produit à l’épreuve

Testez la résistance, l’ergonomie, la tenue dans le temps ou la réaction aux éléments (eau, chaleur, poids…). Si vous fabriquez un outil comme une tournette ou une spatule, est-il confortable en main ? Ne glisse-t-il pas ? Si c’est un moule, les pièces se démoulent-elles facilement ?

N’hésitez pas à faire plusieurs cycles d’essai avec des matériaux différents pour ajuster les paramètres (épaisseur, ponçage, angle…).


moule en bois et vase en ceramique

Recueillir des retours extérieurs

Rien ne remplace un avis utilisateur·rice. Sollicitez des artisan·e·s de confiance ou des passionné·e·s de votre entourage pour utiliser le produit sur plusieurs jours. Posez des questions précises : est-ce que l’objet est pratique ? Est-ce qu’il apporte une réelle valeur d’usage ? Est-ce qu’il manque quelque chose ?


🗣️ Ces échanges sont une mine d’or pour améliorer votre proposition… et pour construire une communication authentique ensuite.


Ajuster, peaufiner, fiabiliser

En fonction des retours, ajustez ce qui doit l’être, puis produisez une petite série test. Ce sera votre base pour le lancement. Ces étapes sont cruciales car si vous les bâclez, vous risquez de vous retrouver avec des problèmes lorsque votre produit est déjà vendu, et vous aurez à gérer les litiges avec la clientèle, ce qui coûtera chère en temps et en argent et cela peut aussi nuire à votre réputation quand bien même si l'agit d'une petite erreur.


📦 Protéger son travail (facultatif mais recommandé)


Pour éviter les mauvaises surprises, mieux vaut sécuriser son design.

Dans le monde de l’artisanat, la copie est parfois plus rapide que la création. Si votre produit présente une réelle originalité ou un usage innovant, il peut être pertinent d’envisager sa protection, voir même indispensable.


Identifier ce qui peut être protégé

Vous pouvez protéger différents aspects d’un produit :


  • sa forme extérieure (modèle/dessin),

  • son nom ou sa marque commerciale,

  • un dispositif technique particulier s’il remplit les conditions d’invention (rare dans l’artisanat, mais pas impossible).


Cela vous permet d’encadrer légalement l’usage de votre création et de poser des limites claires.


Déposer un modèle ou une marque

En France, c’est l’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle) qui gère ces démarches. Le dépôt peut se faire en ligne, en quelques étapes, pour un coût modéré. Il est aussi possible de passer par des plateformes européennes si vous visez un marché plus large.


💡 Pensez également à conserver toutes les traces de votre travail (croquis, photos datées, échanges de mail) : elles peuvent servir à prouver l’antériorité de votre création si besoin.


Combien coûte un dépôt de marque ?

En France, le dépôt d’une marque auprès de l’INPI coûte 190 € pour une classe de produits ou services, qu’il s’agisse du nom, du logo, ou des deux combinés. Chaque classe supplémentaire coûte 40 €. Une fois le dossier accepté, la protection est valable 10 ans, renouvelable. Le délai moyen entre la demande et l’enregistrement définitif est d’environ 5 mois, incluant une période d’opposition de 2 mois après publication au BOPI.


Adapter selon vos objectifs

Protéger un modèle n’est pas une obligation. C’est une décision stratégique. Si vous vendez en petite série, dans un cercle restreint, la priorité reste la qualité et la relation client. Mais si vous prévoyez une diffusion large ou une commercialisation via des distributeurs, mieux vaut sécuriser votre design et à minima votre marque.



🛒 Construire une offre artisanale claire


Un bon produit, c’est aussi une offre lisible, adaptée à sa cible.

Ce n’est pas parce que l’objet est prêt qu’il est vendable tel quel. Il faut penser à sa présentation, à la manière dont il sera perçu et choisi par les client·e·s, en particulier dans un environnement en ligne.


Définir un prix juste, selon votre taux horaire

Le prix doit refléter à la fois la valeur du travail, la qualité des matériaux, et rester cohérent avec votre cible. Prenez en compte :


  • le temps de fabrication,

  • les coûts fixes et variables,

  • la marge nécessaire pour vivre de votre activité.


💡 N’oubliez pas d’inclure les frais indirects : communication, plateforme de vente, packaging, transport, etc.


Créer des formats d’offre adaptés

Proposez des alternatives : un outil seul ou un set complet ? Une version standard et une version personnalisée ? Un coffret ou une vente à l’unité ? Pensez aussi aux saisons et aux usages pour rendre l’offre dynamique. J'ai personnellement choisi d'offrir mes outils en kit pour différents usages :



ensemble d outil en bois pour la poterie

Préparer une fiche produit engageante et complète

Votre fiche produit est votre vitrine. Elle doit inclure :


  • un nom clair et évocateur,

  • une description précise (fonction, usage, dimensions…),

  • des visuels de qualité (photos portées, en situation, détails).


🎯 Le tout doit parler à votre clientèle : artisan·e·s, passionné·e·s, enseignant·e·s… et leur donner envie de passer à l’action. Si votre fiche n'est pas suffisamment claire, votre clientèle potentielle la plus téméraire prendra le temps de vous contacter pour avoir plus d'informations, mais celle qui ne l'est pas, passera tout simplement son chemin et votre production se vendra moins.


📣 Choisir les bons canaux de vente pour l'artisanat


Où vendre ? À qui ? Et comment présenter son produit ?

Tous les produits ne se vendent pas au même endroit ni de la même manière. Une bonne stratégie de commercialisation repose sur la combinaison des bons canaux, selon votre rythme de production et votre cible.


La vente en ligne : flexibilité et autonomie

Avoir sa propre boutique en ligne permet de maîtriser l’ensemble de l’expérience client : discours, visuels, prix, stock. Cela demande du temps et une bonne organisation, mais c’est aussi un levier de notoriété à long terme. Si vous commencer, vous avez de bonnes alternatives :


  • Plateformes comme Etsy ou Un Grand Marché pour tester un produit

  • Site vitrine avec commande via formulaire et paiement par virement bancaire


La vente via des revendeurs ou distributeurs

Travailler avec des boutiques spécialisées ou des distributeurs permet de toucher un public plus large, sans avoir à gérer la logistique et la vente quotidienne. C’est une option intéressante si vous avez une production régulière et des marges bien définies.


💬 N’hésitez pas à contacter des magasins en affinité avec vos valeurs (artisanat local, matériel artistique, céramique, etc.).


Néanmoins, il faut avoir conscience qu'une boutique a besoin de réaliser une marge sur votre produit pour vivre de son activité car elle possède elle aussi de nombreuses charges. Il n'est pas donc pas rare qu'une boutique vous demande 30% à 50% sur votre produit. Il est donc vitale d'avoir anticipé cela en ayant choisi un marge correcte sur votre production.


Les marchés et salons : tester, rencontrer, vendre

Participer à des événements est l’occasion de recueillir des avis, de créer du lien, et de tester vos tarifs ou vos présentations. Cela peut aussi devenir une vitrine pour des ventes en ligne futures. N'oubliez pas qu'un marché ou un salon à aussi un coût pour vous. Le temps passer sur place où vous ne pourrez pas produire, la préparation, l'installation et le démontage, le matériel nécessaire, etc.


📢 Mettre en place une communication ciblée


La visibilité ne se décrète pas : elle se construit avec intention et régularité.

Un bon produit ne se vend pas tout seul, surtout dans l’univers artisanal où la dimension humaine et narrative est essentielle. Votre communication doit traduire vos valeurs, éveiller la curiosité, et rassurer sur la qualité du travail.


Définir un message clair

Avant de publier, posez-vous les bonnes questions :


  • Que raconte votre produit ?

  • À qui s’adresse-t-il ?

  • Quelle différence fait-il dans le quotidien de votre clientèle ?


🎯 L’idée est de transmettre plus qu’une fiche technique : une intention, une manière de faire, un usage, il faut mettre en avant votre produit et ses qualités tout en restant dans le réel et le factuel.


artiste ceramiste en shooting video

Varier les formats selon les usages

Chaque canal a ses codes. Utilisez :


  • Des stories pour montrer les étapes de fabrication,

  • Des reels ou vidéos courtes pour illustrer l’usage du produit,

  • Des carrousels pour raconter l’évolution d’un projet ou zoomer sur les détails,

  • Des newsletters pour informer vos client·e·s fidèles d’un lancement à venir.


📩 Par exemple : Les personnes abonnées à ma newsletter reçoivent en avant première la date de sortie d'un nouveau produit ainsi qu'une offre de lancement.


Travailler une présence régulière

Pas besoin de publier tous les jours, mais une communication stable permet de créer un rendez-vous avec votre communauté. Planifiez quelques temps forts dans l’année : lancement, série limitée, retour d’un produit phare, tutoriels associés…


➡️ Personnellement, je suis présent depuis plusieurs années sur Instagram, mais je ne publie que 2 vidéos par semaine, c'est peu pour l'algorithme mais déjà beaucoup pour moi. Cela me permet de créer du contenu pertinent et de prendre le temps de le travailler un minimum.


🔁 Penser la mise en marché comme un cycle


Un lancement n’est jamais figé : il s’ajuste, se teste, évolue.

Mettre un produit sur le marché ne signifie pas le figer pour toujours. Bien au contraire : les retours clients, l’évolution de vos pratiques et les tendances du secteur peuvent nourrir une version 2, voire 3, de votre création.


Recueillir et analyser les retours

Après les premières ventes, prenez le temps d’écouter les retours — même les plus critiques. Que ce soit via les réseaux sociaux, par e-mail ou en personne lors d’événements, ces feedbacks vous aideront à :


  • identifier les points à améliorer,

  • repérer de nouveaux usages,

  • affiner votre offre et la rendre plus rentable


Adapter l’offre ou le produit

Un outil peut évoluer en fonction des retours : matière plus robuste, version gaucher·ère, nouveaux formats, etc. C’est aussi l’occasion d’enrichir votre gamme avec des déclinaisons ou accessoires complémentaires.


💡 Exemple : Initialement mes baguettes d'épaisseurs n'avaient que l'option 3 à 6 mm d'épaisseur, aujourd'hui je propose aussi des tailles allant de 7 à 10 mm pour les personnes qui aiment réaliser des plaques épaisses.


Anticiper les prochaines étapes

Chaque mise sur le marché vous apprend quelque chose sur votre clientèle, votre logistique, vos points forts. Gardez ces données pour construire les lancements suivants de manière plus fluide.


🎯 Objectif : faire de chaque produit une étape vers une gamme cohérente et évolutive, fidèle à votre savoir-faire. Votre première mise en vente ne sera probablement pas un succès, c'est une chemin sur lequel on fait des erreurs qui nourrissent nos prochaines expériences.


Mettre un produit sur le marché, c’est construire un pont entre votre atelier et le monde extérieur. C’est traduire un savoir-faire en une offre compréhensible, désirable, utilisable. Cela demande du temps, de la méthode, et parfois un peu de tâtonnement. Mais chaque étape, chaque test, chaque retour reçu affine votre proposition. Ce n’est pas une ligne d’arrivée, c’est un cycle continu d’ajustement, d’écoute et de création.


🔁 Si vous êtes à cette étape charnière, rappelez-vous : il vaut mieux lancer petit, tester, apprendre… que de ne jamais oser.

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